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un peu de tout et beaucoup de rien
12 décembre 2007

Art. 72 : La fontaine de Barenton


La fontaine de Barenton résume parfaitement la magie de Brocéliande, il faut pour trouver cette fontaine, s'enfoncer au coeur de la forêt, aprés s'être perdu plusieurs fois par des chemins tout sauf réctiligne à travers les pins les landes les ajoncs et les taillis, pour enfin la découvir, là plantée tout simplement au milieu d'une clairière.

Vous l'aurez compris, la recherche de la fontaine de Barenton reste une quête. Une fois la quête terminée, il faut s'émerveiller, comment une si simple fontaine a pu traverser les âges et marquer autant l'imaginaire des hommes et encore aujourd'hui déclencher leur ferveur.

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La fontaine de Barenton a un lourd passé ou histoire et légende se mélent, on dit que ses eaux sont curative et qu'elles ont le pouvoir de guérir les maladies chroniques et il fut même question en 1931 d' établir un sanatorium antituberculeux, tout près de celle-ci à Mare Forêt.

Elle fut un sanctuaire de la religion celtique, les druides y avaient installé une école et un hôpital et y célébraient leur culte voué au dieu solaire Bélénos, dieu de la foudre et des sources, grand dieu guérisseur, le nom de la fontaine dans les textes féodeaux est d'ailleurs, Balenton ou Beleton, noms qui se rapprochent par sa consonance du nom du Dieu.

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On dit aussi que c'est là que Merlin rencontra Vivivane pour la première fois et que naquit leur amour et c'est là aussi que Chrétien de Troyes situe l'action de son roman "Le Chevalier au lion".

Il semble que le site fut christianisé après le départ des druides, par la construction d'une chapelle à côté de la fontaine, la disparition de cette chapelle semble être consécutive à la venue dans la région d'un personnage étrange, Eon de l'étoile, au XIIesiècle.

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Enfin Barenton est, depuis Chrétien de Troyes et par les romanciers du XVesiècle, le site où l'eau puisée à la fontaine et versée sur la pierre appelée "Le Perron de Merlin", déclenche dans l'heure la tempête et les orages indescriptibles proches du cataclysme dernier. La légende se transforma en croyance populaire, amenant des générations succesives à se rendre à des processions pour demander la pluie.

Originaire de Loudéac et issu de la noblesse bretonne, Eon, petit moine à peine lettré, fut envoyé par le seigneur de Gaël au couvent du Moinet, près de la chapelle Saint-Mathurin sur le site de Barenton, pour éradiquer sans doute les pratiques païennes, druidiques, qui s'opéraient encore dans ce coin reculé de la forêt au XII esiècle.

Peut-être vexé par une mutation dans un lieu aussi perdu, admirant sûrement les premiers chrétiens celtiques (aux moeurs plus justes et moins relâchées que l'Eglise romaine), et vivant dans une époque de famine, Eon, révolté et mystique, se mit à partir de 1145 à piller monastères, châteaux et confortables demeures du clergé.

Se proclamant fils de Dieu et Grand Juge des vivants et des morts à la tête de "brigands" exclus de la société, il fit des adeptes jusqu'en Gascogne, redistribuant une partie des richesses et de la nourriture aux pauvres.
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Voyant d'un mauvais oeil cet "apôtre du communisme médiéval breton", l'évêque de Saint-Malo fit arrêter Eon, et le traduisit en concile à Epernay devant le pape Eugène III, en 1148. Jugé plus fou qu' hérétique, il échappa ainsi au bûcher mais pas au cachot, où il mourut peu de temps après à Saint-Denis.

Un soir qu'Owein, chevalier d'Arthur, devisait avec Kynon, celui-ci lui raconta que s'étant rendu à la fontaine afin de vérifier les prodiges qui lui avaient été contés, il en arrosa la dalle. Aussitôt un immense coup de tonnerre éclata accompagné d'une averse de grêle. Puis un chevalier noir l'attaqua, et emmena son cheval.

Owein décida aussitôt de découvrir cet endroit. Il chevaucha jurqu'à une clairière où un géant noir, entouré d'animaux, lui indiqua la route. Il arriva à un arbre vert et vit la fontaine et la dalle

Il versa de l'eau sur la dalle et le terrible orage éclata, plus violant encore que ce que Kynon avait décrit, puis le soleil brilla et les oiseaux chantèrent. Alors qu'il prenait plaisir a écouter ces chants, il entendit des gémissements et vit le chevalier noir. Ils se chargèrent furieusement et brisèrent leurs deux lances, ils tirèrent leurs épée et Owein blessa mortellement le chevalier.

Celui-ci s'enfuit et Owein le poursuivit jusqu'à l'entrée d'un chateau où Owein tenta de pénétrer derrière lui, mais les gens du chateau laissèrent tomber la herse sur lui. Puis ils fermèrent la porte intérieure, le prenant au piège entre la herse et la porte. Il apperçut alors une ravissante demoiselle aux cheveux blond qui s'émut de son sort. Elle lui remit un anneau qui avait la propriété de rendre invisible à volonté. Quand les hommes d'arme vinrent le chercher, ils ne le virent pas courir pour retrouver la jeune fille.

C'est alors qu'ils entendirent de grands cris, Lunet lui raconta qu'on venait de donner l'extrème onction au maître du chateau, son corps fut porté en terre le lendemain et se mettant à la fenêtre, Owein vit la foule suivre le cercueil, et dans cette foule une très jolie jeune femme en habits de deuil jaunes.

Lunet lui expliqua qu'elle était la plus belle, la plus généreuse, la plus noble et la plus sage des femmes, et qu'elle était l'épouse du chevalier, la Dame de la Fontaine. Owein tomba immédiatement amoureux d'elle.

Lunet tenta alors de raisonner la Dame inconsolable en lui expliquant que pour garder la fontaine, il lui fallait un époux, vaillant chevalier pour la défendre. Elle lui proposa donc de se rendre pour elle à la cour d'Arthur. Elle se contenta de rester enfermée dans sa chambre, puis retourna vers la Dame et lui présenta Owein. Mais la Dame ne fut pas dupe, elle compris qu'Owein n'avait pas fait ce long voyage, qu'il était caché au chateau et qu'il était celui qui avait tué son époux.

Elle épousa tout de même Owein qui, depuis lors, garda la fontaine avec la lance et l'épée. Tout chevalier qui y venait, il le renversait.

Extrait de La mythologie Celtique de Yann Brékilien

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Commentaires
un peu de tout et beaucoup de rien
  • Un florilège de beaucoup de petites choses qui finirons par faire de grands moments..... un max de sujets en un mot : un joyeux bordel (ok ça fait trois mots mais bon on vas pas chipoter lollll)
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